Six mois sans toi...
Ça fait un bout depuis que j’ai écris un article de blogue... Pourtant, écrire m’aide à guérir et c’est décidément ce que je fais le plus depuis quelques mois. Ma mère est décédée le 12 décembre - déjà six mois écoulés depuis son départ - et malgré que c’est la perte la plus intense de ma vie à date, c’est aussi une expérience d’apprentissage incroyable que je me sens prête à partager un peu plus ouvertement.
Premièrement, il n’y a pas de manuel qui accompagne la perte d’un être cher et je constate que l’intensité de la perte dépend de la relation que tu avais avec la personne. Il ne faut absolument pas juger ou questionner les émotions d’une personne qui vit un deuil. Personnellement, c’est le deuil le plus difficile de ma vie à date, mais pour une autre personne, la perte d’une tante ou d’une amie peut être autant intense. Tout dépend de la relation que tu avais avec la personne. Bref, la tristesse ne se mesure pas.
Deuxièmement, la route de la guérison n’est pas linéaire - au contraire, c’est une montagne russe. Au début, tu te sens coupable de rire, d’avoir du plaisir, mais la vie continue. J’écris souvent “une journée à la fois, une heure à la fois, une minute à la fois” dans mes publications et cette année, je dois me répéter cette phrase au quotidien. Oui, les premières occasions plus spéciales sont difficiles comme la fête des mères, mais honnêtement, je trouve que les premières petites choses sont encore plus difficiles…comme la première fois qu’on s’est assis dehors chez mon père quelques semaines passées et qu’il y avait une chaise vide. Heureusement, la chaise n’est pas restée vide longtemps, car la chatte s’y est installée comme si elle savait qu’elle devait remplir ce vide…
Ensuite, le fait que son décès était inattendu est aussi une grande leçon de vie pour moi, soit de voir l’importance de dire les choses que tu souhaites dire à une personne. Les premières semaines, je préférais passer du temps avec des gens qui la connaissaient. Pas pour parler d’elle tout le temps, mais parce que ça me réconfortait tout de même que ces personnes l’avaient aussi connu et aimé. Aussi, j’ai voulu passer plus de temps avec des amies qui avaient aussi perdu un parent. On se compare, on se console, n’est-ce pas? Et malgré que certaines choses sont encore un peu plus difficile que d’autres, comme être en grand groupe, surtout pour une célébration quelconque, quand une occasion se présente, je ne la rate pas afin de dire aux gens qui m’entourent que je les apprécie.
Et malgré la tristesse, j’ai aussi vécu de beaux moments depuis le décès de ma mère : j’ai reconnecté avec plusieurs amies d’enfance, ses amies sont en train de devenir mes amies et je suis beaucoup plus présente, intentionnelle et posée dans ma vie quotidienne. Parfois, il faut tout simplement “vivre” l’expérience et toutes les émotions rattachées pour en voir la beauté cachée. Cela dit, je ne veux pas que vivre sans ma mère devienne “normal”. Je veux la manquer, je veux la célébrer, je veux verser une larme lorsque je pense à elle pour le reste de ma vie.