L’art de ralentir
Je te partage un apprentissage que j’ai fait récemment (et que je travaille encore) qui est le suivant : même quand tout va bien, même quand tu es pleinement passionnée, même quand tu as l’impression que tout s’aligne, tu peux t’épuiser.
Depuis le mois de mai, ça roule vite, mais ça va bien! J’ai fait plusieurs voyages, j’ai des projets super motivants dans ma vie professionnelle et des projets personnels qui me nourrissent au maximum…qui fait en sorte que j’ai peur de ralentir, peur de perdre mon momentum et mon rythme. Mais je remarque aussi que je suis dans le “faire” et non dans le “être”. J’accomplie plusieurs choses, mais je ne les apprécie pas autant que je devrais et je ne prends pas toujours le temps de me ramener au moment présent.
Justement, en septembre, j’ai eu la chance de lire un poème que j’ai écrit lors d’une retraite en mai. Ça faisait plusieurs mois qu’on m’avait invité de le lire à cette soirée et j’avais hâte de le faire. La soirée se déroulait au Théâtre Capitol à Moncton et j’étais entourée de femmes que je respecte énormément. C’était un privilège de partager l’estrade avec elles et je me sentais très choyée de pouvoir y être. Cependant, je n’ai pas savouré le moment. Je devais prendre la route tôt le lendemain matin pour me rendre à Fredericton pour une réunion et une fois sortie du Capitol, ma tête était déjà rendue à Fredericton. Ma vie était devenue une liste de choses à faire et je passais rapidement à la prochaine étape. Lecture de mon poème, check! Next, Fredericton! Aucunement dans le moment présent.
Je m’en suis aperçu le lendemain quand une collègue me demanda si j’avais passé une belle fin de semaine et que je n’ai même pas pensé de lui raconter ma belle soirée. Comme si ce n’était pas important. Comme si ça n’avait pas eu lieu. Pourtant, j’avais hâte à cette soirée et j’y pensais depuis plusieurs semaines. Mais là, c’était fini. Pouf.
Même avec cette réflexion, j’ai continué à cocher ma liste et à ne pas m’écouter, mais cette fois, mon corps a réagi : une belle gastro pendant notre fin de semaine en amoureux au Cap Breton dans un mignon (minuscule) AirBNB. Je n’avais pas vomi depuis vingt ans et c’est même l’une de mes phobies. Je sais que personne n’aime ça, mais pour moi, avoir des nausées ou être à proximité de quelqu’un qui est malade me cause de l’anxiété à l’extrême. En toute simplicité, nous n’oublierons certainement pas notre 11e anniversaire de mariage! Et malgré le cycle typique d’une gastro de 24 heures, ça m’a pris une semaine à me remettre. J’étais tellement fatiguée et je n’avais aucune énergie. C’est à ce point que je savais que je devais ralentir. Mon corps n’en pouvait plus.
Cela dit, la fatigue est encore présente et je sais que je n’ai pas fini de ralentir, mais j’avoue que c’est difficile. C’est difficile parce que tout m’intéresse, ma tête est pleine d’idées et des opportunités s’offrent à moi. Mais il est clair que je me pousse un peu trop. Mais comment ralentir sans perdre son rythme? Voilà la question que je me pose… quelques réponses : faire une chose à la fois, dire “non” et prioriser les projets déjà en cours, demander le de l’aide (difficile!) et surtout, se forcer à se reposer sans se taper sur la tête. Je reviens à des pratiques simples, mais efficace, comme écrire mes gratitudes en fin de journée, écrire dans mon journal chaque matin et prendre des pauses pour respirer profondément pendant ma journée. Simple, mais puissant, car ça me ramène dans le moment présent. Ressens-tu le besoin de ralentir?