Et si on définissait nous-même cette nouvelle normalité?

Au début de la pandémie, on répétait souvent « Quand ce sera de retour à la normale… » en ne sachant pas que ce ne serait pas le cas. Maintenant, on entend les gens parler d’une « nouvelle normalité », mais celle-ci ne semble pas être très claire. À l’exception de se laver les mains plus fréquemment et de porter un masque, c’est comme si on attend que quelqu’un nous explique cette « nouvelle normalité » en même temps qu’on essaye encore de jongler nos responsabilités d’avant et celles de maintenant sans trop y réfléchir. Et si on décidait, chacun pour soi, ce que représente cette « nouvelle normalité »? 

Cette semaine, les gens sont revenus tranquillement au travail à la suite des vacances pendant lesquelles plusieurs ont été malades (et pas nécessairement en raison du fameux virus, mais grâce à d’autres microbes qui existent encore). Justement, plusieurs gens ont constaté qu’ils étaient beaucoup plus fatigués qu’ils le croyaient, ce qui est tout à fait normal selon plusieurs personnes expertes, car ça fait vingt mois que biologiquement, notre corps a l’impression d’être poursuivi par un ours! 

Et là, on y plonge à nouveau dans le cirque : horaire de travail chambardé, école à la maison, manque d’activités sociales pour tous les membres de la famille… Cela dit, je sais que certaines personnes adorent travailler de la maison et y retrouvent un meilleur équilibre qu’avant qui est super, mais certaines personnes préféraient retourner travailler au bureau pour diverses raisons. De plus, cette nouvelle réalité de télétravail soulève de nouvelles problématiques. Par exemple, certains pays ont dû mettre des lois en place pour que les employeurs ne communiquent pas avec leurs employés et employées les soirs et les fins de semaine. N’est-ce pas triste qu’on soit rendu là? 

De l’autre côté, certaines compagnies choisissent d’instaurer une semaine de travail de quatre jours au lieu de cinq – intéressant! Est-ce qu’on peut expérimenter? Aussi, une collègue me partageait les grandes lignes d’un balado qu’elle a écouté récemment qui parlait de la créativité au travail. De plus en plus, on demande aux gens d’être créatifs et de penser en dehors de la boîte, mais en restant dans la boîte, soit en étant au bureau de 8h à 17h du lundi au vendredi. Cependant, la créativité ne fleurit pas nécessairement dans cette structure. Nos meilleures idées ne viennent telles pas en prenant une marche ou en n’y pensant pas du tout? Est-ce que nos horaires de travail peuvent se permettre un peu plus de flexibilité afin que l’on passe un peu plus de temps en famille et au repos?

Bref, je me questionne tout simplement. Si on voit une augmentation au niveau des problèmes de santé mentale à tous les âges et qu’on a la chance de restructurer notre mode de vie si ancré dans un paradigme du modèle industriel malgré qu’on soit en 2022, ne faut-il pas y penser plus tôt que plus tard avant que cette « nouvelle normalité » devienne notre nouveau quotidien? On est tous différents et si on parle réellement du respect de la diversité, je pense qu’on est capables de revoir nos priorités et nos valeurs tout en apprenant finalement à s’écouter et en ayant des conversations courageuses. Et si on prenait tous quelques minutes pour respirer et se poser les questions suivantes  (et les répondre honnêtement): comment je me sens? Est-ce qu’il me manque quelque chose? Qu’est-ce-que j’ai besoin pour que ça se passe mieux? Et surtout, est-ce que j’ai besoin d’aide ou est-ce que je peux venir en aide à quelqu’un?