L’importance de s'occuper de notre santé mentale autant que de notre santé physique
Au printemps, j’ai assisté à une session au sujet de la santé mentale offerte par mon employeur et la personne qui offrait la session nous a partagé plusieurs pépites d’or, soit en vulgarisant la différence entre soigner notre corps physique et soigner notre santé mentale. Il nous a permis de partager ses exemples donc je me permets de t’en partager deux afin de te faire réfléchir un peu...
Exemple 1 : si tu te lèves demain matin avec un mal de ventre intense, que fais-tu? Est-ce que tu consultes ton médecin immédiatement? Si oui, pourquoi? Sinon, pourquoi? Et si tu choisis d’attendre avant de consulter, tu attends combien longtemps? Quel niveau de malaise es-tu prête à accepter ou à tolérer avant de consulter et pour combien de temps?
Maintenant, qu’arrive-t’il si tu ne te sens pas bien au niveau émotionnel? Si, par exemple, tu ressens une fatigue intense ou ton humeur est morose et tes pensés sont plutôt négatives? Est-ce que tu choisis de consulter? Si oui, tu attends combien longtemps avant de le faire? Et si tu choisis de ne pas consulter, pourquoi? Quel niveau de malaise es-tu prête à accepter avant de consulter? Qu’es-tu prête à tolérer?
Habituellement, les gens ont tendance à consulter plus rapidement pour un malaise physique qu’un malaise émotionnel pour plusieurs raisons. On se dit qu’on se sentira mieux le lendemain. On se dit qu’il n’y a rien à faire, qu’il n’y a personne qui peut nous aider. On tente de se convaincre qu’on sera capable de se ramener toute seule et que ce n’est pas si grave que ça. Mais, en réalité, on se creuse dans un trou de plus en plus profond.
Exemple 2 : Tu pars dîner avec une collègue. En sortant, ta collègue se blesse au genou en trébuchant dans les marches. Elle ne peut pas marcher. Tu fais quoi? Peut-être que tu l’aides à se relever, tu demandes de l’aide d’autres collègues et tu la conduis à l’hôpital. Par la suite, il se peut qu’elle reçoive des médicaments pour la douleur ou qu’elle subisse une chirurgie. Fort probable, elle ne retournera pas au travail pour quelques jours, même quelques semaines. Sa priorité, c’est la guérison de son genou. C’est un malaise palpable, visible avec un arrêt obligatoire pour se soigner. Maintenant, si cette même personne, en descendant l’escalier, te confie qu’elle ne dort pas bien depuis quelques semaines, qu’elle ressent beaucoup d’anxiété au quotidien et qu’elle se sent à bord des larmes très souvent lors de vos rencontres d’équipes, tu réagis comment? Peut-être que tu lui suggères de consulter son médecin ou d’en parler à votre patron et idéalement, elle le fait et cette personne prend sa requête au sérieux. Cependant, il se peut que la personne choisisse de ne pas en parler ou bien qu’elle le fait, mais qu’elle ne se sente pas écouté. Il se peut aussi qu’elle ne t’en reparle pas et que tu n’oses pas lui en reparler non plus, ne sachant pas trop quoi dire ou comment lui venir en aide.
Bref, on a tendance à réagir plus rapidement lorsque le malaise est physique plutôt qu’émotionnel, car ce sont des malaises plus visibles et concrets et la guérison est plus palpable. S’occuper de sa santé mentale, c’est un peu plus complexe et moins tangible. Lors de cette session, l’animateur souhaitait nous faire voir cet écart entre l’importance que nous accordons à notre santé physique versus notre santé mentale. Heureusement, plusieurs milieux de travail offrent du soutien au niveau de la santé mentale depuis quelques années, mais reste que c’est encore un sujet délicat et même tabou dans certaines entreprises. On ne veut pas paraître “faible” ou “émotive”. On ne veut pas se faire juger et encore pire, on pense qu’on est la seule personne à se sentir comme ça.
Ce n’est pas facile de gérer tout ceci par soi-même et ça peut être très gênant d’en parler, mais si tu ne te sens pas bien et que c’est plutôt émotif, n’attends pas trop longtemps avant de consulter. Compare comme si tu avais un malaise physique : combien de temps attendrais-tu avant de consulter? Quelques jours? Quelques semaines? Et si tu ne sais pas par où commencer, cogne à une porte. Une amie, un. membre de ta famille, une collègue, une personne conseillère… et cogne à plus d’une porte. Parfois, ça prend une équipe pour bien t’entourer.